La réalité augmentée à la côte chez les entreprises, tous secteurs confondus. Elles utilisent cette technologie comme un nouvel outil de promotion pour présenter leurs produits et articles. Tour d’horizon de ces nouvelles pratiques.
Un environnement réel, une interface étudiée, une ergonomie facile d’utilisation, voilà les spécificités de la réalité augmentée.
Encore confondue à la réalité virtuelle, la réalité augmentée permet de superposer instantanément des images 3D et des données numériques au monde physique. Avec cette technologie, l’utilisation des casques n’est pas systématique. Les objets connectés, tels que les smartphones et les tablettes, sont privilégiés.
Grâce aux applications en réalité augmentée, visualiser des meubles dans son salon ou des produits en taille réelle dans un catalogue devient possible. Cette superposition permet aux entreprises de mettre leurs produits directement dans un contexte d’usage ou de vente. Ainsi, les clients se projettent mieux. Résultat, la réalité augmentée attire de plus en plus d’entreprises qui utilisent ce dispositif comme un moyen pour développer leur clientèle ; notamment dans le domaine de l’aménagement, de l’automobile et du jeu vidéo.
Une innovation qui a du succès
Exit les marqueurs monochromes et dissymétriques des débuts, les applications de réalité augmentée peuvent à présent analyser des éléments du corps humain, des mouvements et des visages. C’est sur cette technologie que s’est appuyé la marque L’Oréal. Le géant du cosmétique, en partenariat avec Image Metrics, a lancé en 2016 sa propre application de réalité augmentée : L’Oréal Make Up Genius. Disponible sur iPhone, cette application permet d’appliquer virtuellement du maquillage sur le visage des utilisateurs. Les clients peuvent ainsi essayer rouge à lèvres, blush, fard à paupières, eye-liner, et de nombreux autres produits de beauté, l’application s’adaptant aux mouvements des utilisateurs. Pour son lancement en Côte d’Ivoire, début 2017, la marque n’a pas hésité à mettre en avant son application afin de faire venir de plus en plus de clientes. « C’est innovant, ça change de tout ce qu’on a déjà vu » a déclaré une cliente dans la boutique ivoirienne.
Loin de connaître du succès exclusivement dans le domaine de la cosmétique, la RA fait également son chemin dans le domaine de l’aménagement. Innersense, une entreprise française créée en 2014, est spécialisée dans la réalité virtuelle mais aussi dans la réalité augmentée. Elle s’est spécialisée dans le domaine de l’aménagement et de l’ameublement. L’entreprise propose notamment à ses clients des applications permettant de superposer des meubles dans un espace défini, comme un salon par exemple. Pour Fanny Desbois, chargée de communication chez Innersense, la réalité augmentée est un fort argument de vente. Elle permettrait de créer un contact avec les clients, de donner plus de possibilités, ainsi qu’une offre plus variée. Cette technologie s’inscrit en effet dans une tendance qui est celle de la transformation digitale. La RA offre des outils différents et ludiques tout en permettant de tester directement les produits dans un environnement spécifique. Ce sont ces petits plus qui, selon elle, font le succès de la réalité augmentée.
La RA offre des outils différents et ludiques tout en permettant de tester directement les produits dans un environnement spécifique.
Dans le domaine de l’automobile, la réalité augmentée se positionne aussi comme une technologie du futur. Le constructeur coréen Hyundai a présenté un de ses nouveaux projets lors du CES 2019 (Consumer Electronic Show), le premier salon du monde sur les nouvelles technologies. Ce projet est le premier système de navigation holographique en réalité augmentée. Né de la collaboration avec la société suisse WayRay, ce système propose de nombreuses fonctionnalités. Le conducteur peut, par exemple, voir s’afficher le balisage de la voie, les avertissements de sorties de route ainsi que les avertissements de collision directement sur son pare-brise. Dans un communiqué de presse, le constructeur automobile a précisé que « le plus grand avantage du système de navigation RA holographique intégré au véhicule est que l’image est affichée sur la route en temps réel et est ajustée en fonction de l’angle de vision du conducteur ». L’objectif ici est d’offrir un guidage de conduite précis et de permettre aux utilisateurs de conduire en toute sécurité. Pour cela, les alertes de navigation sont projetées sur la route et sont visibles à travers le pare-brise.
De nombreuses promesses, de nouvelles fonctionnalités, des possibilités infinies, voilà ce que propose la RA. Décrite de cette manière, cette technologie semble représenter l’avenir pour les entreprises, mais est-ce vraiment le cas ? N’a-t-elle pas ses limites ?
De nombreuses promesses, de nouvelles fonctionnalités, des possibilités infinies, voilà ce que propose la RA.
La RA, limites et avenir
Un des problèmes liés aux applications, est leur utilisation en extérieur. Le soleil, la neige, la température et bien d’autres aléas météorologiques peuvent rendre l’expérience difficile, voire mauvaise. Un autre problème, et non des moindres, est la sécurité. Hyundai, en proposant son pare-brise, a annoncé plus de sécurité sur la route et moins de distractions pour le conducteur, les informations nécessaires à sa conduite étant disponibles directement sur le pare-brise. Chose dont on peut douter car les images projetées sont aussi des distractions. Plutôt que de se concentrer sur la route et les potentiels dangers imminents, le conducteur se focalise sur les indications qu’il recevra sur le pare-brise. L’utilité du projet peut aussi être remise en question. Les informations qui sont rajoutées sur le pare-brise sont déjà présentes sur la route, et le conducteur peut directement y avoir accès grâce aux panneaux de signalisation.
Quand on évoque les limites de la réalité augmentée, les mots qui ressortent sont confidentialité, surinformation et interface.
Quand on évoque les limites de la réalité augmentée, les mots qui ressortent sont confidentialité, surinformation et interface. Comme pour toute technologie, la question qui se pose est : jusqu’où elle va aller ?
Dans les années à venir il sera peut-être possible de simplement mettre son téléphone sur une personne pour trouver ses comptes sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Cela risque de poser, à termes, des problèmes d’éthique et de protection de la vie privée.