Grâce aux nouvelles technologies de la communication, l’actualité mondiale se diffuse en très peu de temps. Tout comme les fausses informations. Souvent liées à des intérêts politiques, elles servent à manipuler l’opinion. Les techniques de persuasion s’avèrent multiples. En voici un tour d’horizon.
« Si vous ouvrez la fenêtre pour aérer, vous devez vous attendre à faire entrer des mouches ». C’est ainsi que Deng Xiaoping, ex numéro un de la République populaire de Chine, résume la situation du pays en 1980, durant la période des grandes réformes. Cette dernière peut s’appliquer, en un sens, à Internet. En effet, cette époque correspond à une période d’ouverture progressive et contrôlée sur le reste du monde.
La Chine a l’un des systèmes les plus sophistiqués en ce qui concerne le contrôle d’internet au monde. Selon Reporters sans Frontières, dans les 68 cyberdissidents emprisonnés dans le monde début 2008, 49 le sont en Chine. Les réglementations sur le web obligent le passage des internautes par certaines plateformes étatiques, comme celle de ChinaNet. Ces dernières définissent des informations et activités désignées comme néfastes pour le pays. Ainsi, le Parti communiste construit peu à peu sa « Grande Muraille virtuelle ».
Les réglementations sur le web obligent le passage des internautes par certaines plateformes étatiques.
La cyberpolice, les honkers orientant les débats sur les forums, mais aussi des miliciens bénévoles sont chargés de la surveillance sur la Toile. Le contrôle d’Internet en Chine est ainsi entièrement orchestré par les institutions politiques, car le pouvoir redoute avant toute chose la propagation d’idées qui lui sont contraires. La Chine possède d’ailleurs son propre ministère de la propagande. Un certain nombre de mots ne donnent aucun résultat quand on les recherche, comme Tibet, Hong-Kong et Tian’anmen. A l’inverse, les quelques informations que l’on peut trouver sur la Toile ont été choisies, contrôlées et approuvées par le gouvernement. Hormis dans une zone délimitée et contrôlée de Shanghaï, il est impossible en Chine d’avoir accès à certains sites web de recherche comme la version originale de Google, d’actualité comme le New York Times ou d’interactions sociales, comme Twitter, Facebook et YouTube.
Officiellement, il s’agit de protéger le peuple chinois des mauvaises influences extérieures : une forme de manipulation de l’opinion affichée et assumée.
En effet, Facebook et Twitter ont été interdits en 2009 à la suite d’une mobilisation pacifique à Xinjiang, à l’initiative d’une minorité musulmane, les Ouïgours, qui avait dégénéré en une manifestation sanglante. Les réseaux sociaux avaient participé à la diffusion de cet événement dans le monde entier, contre la volonté du gouvernement. Selon un rapport effectué par l’agence de presse officielle Xinhua le 24 décembre dernier, le gouvernement chinois a fait fermer plus de 13 000 sites en trois ans. Ce dernier ne se cache pas de cette censure. Officiellement, il s’agit de protéger le peuple chinois des mauvaises influences extérieures : une forme de manipulation de l’opinion affichée et assumée.