Mediapart est un journal d’information numérique indépendant et participatif, crée en 2008 par quatre journalistes : François Bonnet, Gerard Desportes, Laurent Mauduit et Edwy Plenel ; aux côtés de Marie-Hélène Smiejan et Godefroy Bauvallet.
Le projet est né d’un double constat : la crise de la presse papier et celle de la croissance du web, appelant à la naissance d’un nouveau modèle d’information pour les citoyens. Mediapart fait alors le pari de l’information en ligne, qui permet aux lecteurs français actifs de garder un lien permanent avec leur journal, peu importe leur localisation. C’est aussi un moyen de toucher la génération des 20 à 30 ans, qui s’informent en quasi-totalité sur internet.
Un modèle économique singulier
Contrairement aux autres médias en lignes et aux pure players gratuits, financés en partie par la publicité, Mediapart a choisit de proposer un journal sans publicité, dont le contenu est accessible aux adhérents qui payent le service. Pour le média, c’est une façon de garantir une vraie qualité éditoriale à ses lecteurs, avec une information indépendante. Mediapart encourage sa communauté à engager la discussion et à contribuer au journal.
« Adhérer au projet MediaPart, c’est payer pour garantir (la liberté de l’information). C’est d’abord acheter la promesse d’une information exigeante, sans dépendance publicitaire ni courbe d’audience. C’est ensuite acquérir le droit de participer à un média totalement inédit, d’appartenir à sa communauté de lecteurs et de contributeurs, de faire vivre soi-même l’information, la réflexion et le débat. C’est enfin construire durablement l’indépendance de cette nouvelle presse, radicalement démocratique », écrit Edwy Plenel en 2008.
Outre l’adhésion payante, l’indépendance de Mediapart est aussi garantie par trois autres sources de financement :
- Les six fondateurs à l’initiative du journal, qui investissent à titre personnel et détiennent de fait la majorité du capital ;
- Des investisseurs partenaires, acteurs dans le domaine des nouvelles technologies ;
- Une « société des amis », qui regroupent des dizaines d’investisseurs individuels.
Grace à ce modèle, Mediapart a rapidement atteint l’équilibre financier à l’automne 2010.
Affaire Benalla : Mediapart est perquisitionné
Fin Janvier 2019, Mediapart publiait sept enregistrements clandestins entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, mis en examen dans l’affaire des violences du 1er Mai 2018. Ces enregistrements sont embarrassants pour les deux parties, qui peuvent y être entendus discuter de l’opportunité de dissimuler et détruire des preuves afin de compliquer le travail de la justice. Un délit qui leur fait encourir trois ans de prison et jusqu’à 45 000 euros d’amende.
Par ailleurs, la rencontre entre les deux hommes constitue à elle seule un infraction à leur contrôle judiciaire car ils étaient interdit de tout contacts lors de la procédure.
La diffusion de ces enregistrements a fait l’objet d’une enquête par le parquet de Paris pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et la « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception de télécommunications ou de conversations ».
Une tentative de perquisition à eu lieu dans les locaux de Mediapart le 4 Février 2019, et les journalistes s’y sont opposés, défendant la protection du secret des sources.
Edwy Plenel dénonce alors :
« L’ouverture de cette enquête était un acte politique. Notre assignation le démontre amplement : elle n’a pas de fondement juridique ; elle ne repose sur aucune information crédible ; elle ne concerne en aucun cas le travail de Mediapart ; elle témoigne d’un dysfonctionnement du service public de la justice aggravé par un détournement de procédure. » Il rappelle ainsi que Mediapart a suivi ses engagements en remettant à la justice une copie des enregistrements avant la tentative de perquisition ; détonant que celle-ci relève d’une « forme d’intimidation des journalistes (de Mediapart) et, à travers eux, de pression sur les sources qui les informent. »