LA GUERRE DES SVOD | Épisode #3
5 mars 2020

Le juteux business des services de vidéo à la demande

par Sabrina Fekih

Les services de vidéo à la demande ont révolutionné nos modes de consommation de contenus audiovisuels. Générant des milliards de dollars de bénéfice, les SVOD ne cessent d’attirer de nouveaux abonnés. Un marché lucratif qui a de beaux jours devant lui.

Souvenez-vous, en 2012, lorsque le FBI met hors-ligne l’un des sites de streaming les plus influents. Megaupload propose à l’époque des milliers de contenus audiovisuels (volés) aux utilisateurs. En quelques clics, un catalogue cinématographique à faire pâlir tout Hollywood. Problème, Kim Schmitz, plus connu sous le nom de Kim Dotcom, businessman à la tête du site,  propose ces contenus sans en détenir les copyrights. La même année, après une traque de plusieurs mois, Kim Dotcom et ses compères se font arrêter en Nouvelle-Zélande.

Quelques années plus tard, le business plan et la technologie employée sont les mêmes. Des milliers de films, séries et documentaires en streaming sont proposés par plusieurs plateformes moyennant un abonnement mensuel et une connexion Internet. En toute légalité cette fois-ci. On les appelle SVOD (Subscription video on demand) ou services de vidéos à la demande.

CBS, Hulu, Amazon Prime Video, Apple TV+, Disney+, HBO… La liste des plateformes s’allonge de jour en jour. A chacune sa spécificité et son public, avec pour objectif celui de happer le maximum d’abonnés. Pour cela, toutes les stratégies sont bonnes. La production de contenu original semble toutefois être la tactique adoptée par tous.

Amazon et Netflix en tête

En effet, les players s’étendent désormais à de nouveaux marchés, notamment celui de la production. En 2018, les SVOD ont publié plus de 300 contenus originaux. Netflix arrive en tête avec plus de 130 productions originales, selon les données du cabinet Parrot Analytics. Un investissement de 12 milliards de dollars, rien qu’en 2018, a permis au service de s’octroyer 71% du marché mondial de la SVOD.

Bien que l’année ne soit pas encore achevée, les prévisions pour 2019 semblent positives. Hulu devrait clôturer l’année avec 75,8 millions de téléspectateurs, soit un taux de pénétration de 41,5 % dans la catégorie des services vidéo dits de contournement (disponible sur Internet sans la participation d’un intermédiaire). Il s’agit d’un bond de 17,5 % par rapport à la fin 2018. De son côté, Amazon Prime Video, le service de Jeff Bezos, est en bonne voie pour enregistrer 96,5 millions de téléspectateurs. Ce qui lui confère 53% de parts de marché, avec une hausse de 8,8% du nombre d’abonnés sur l’année. Netflix restera en tête avec 87% de parts de marché. 

Sur le vieux continent, le marché atteindra 6,8 milliards de dollars de revenus en 2022, contre 3,9 milliards en 2017, grâce à une croissance au Royaume-Uni et en Allemagne, selon le groupe de recherche Kagan. 

Graphique
Demande française des contenus de plateforme par Parrot Analytics. Netflix en tête.

En France aussi, la SVOD se porte à merveille. D’après un rapport de Médiamétrie, 17,3 millions de Français ont regardé au moins un programme sur une plateforme de VOD au cours des douze derniers mois, soit près de 3 millions de plus que l’an dernier. Netflix reste le service favori en hexagone avec 4 consultations sur 5.

 « La SVOD s’installe durablement dans les foyers ; les raisons évoquées par les SVODistes sont multiples, avec en premier lieu l’ergonomie des plateformes et des contenus de qualité en quantité », constate Marine Boulanger, de Médiamétrie.

Etant donné la diversité des offres, plusieurs personnes multiplient les abonnements. Netflix conserve ainsi son hégémonie sur le marché malgré l’arrivée d’Amazon Prime Video. Toutefois, le géant risque d’être détrôné avec l’arrivée de Disney+ et Apple TV+ dont le catalogue se compose de productions originales. Reste à voir comment Netflix compte maintenir sa place de numéro un au cours de l’année à venir. 

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