30 juillet 2019

Les pure players : OWNI

par Léa Corbin
OWNI, pour Objet Web Non Identifié, est lancé en avril 2009 par Nicolas Voisin. Le principe de ce pure player français est d’assembler une équipe composée d’un tiers de journalistes, un tiers de développeur et une tiers de graphistes. Le site d’information est alors entièrement gratuit et sans publicité. Il est financé grâce à des prestations pour les entreprises et les autres médias par le bais de sa société éditrice 22mars; fondée par Nicolas Voisin et Franz Vasseur.

 

Rapidement, OWNI se démarque parmi les pure players français et devient une référence en data journalisme, qui consiste au traitement de l’information par le biais des statistiques, souvent sous la forme d’infographique. 

Courant 2010, le pure player gagne une reconnaissance internationale grâce a la conception d’une application permettant de consulter des documents sur la guerre en Irak, fournis par WikiLeaks. « Iraq Warlogs » permettait de naviguer parmi plus de 391 000 documents issus du fichier SIGACTS des forces américaines.

En 2010 et 2011, OWNI se voit décerné le prix de meilleur site d’information en langue non anglaise lors des Online Journalism Awards, à Boston.

 

En Mai 2011, OWNI annonce qu’il se détache de sa société éditrice 22mars pour devenir une société de presse autonome. Le fondateur du média, Nicolas Voisin, quitte alors le projet pour se consacrer à Tactilize.

Mais malgré l’originalité de son offre éditoriale, OWNI rencontre des difficultés.

Image result for owni

Fin 2011, la rentabilité de la boite et les chiffres d’audiences commencent à chuter, et le site s’éparpille avec plein de sous catégories : Owni Politics, Ovni music, Ovni sciences… Au même moment, Nicolas Voisin intègre le Conseil National du Numerique sous l’aile de Nicolas Sarkozy. 

En Juin 2011, les finances du site sont dans le rouge, et les salariés sont encouragés à réduire leurs salaires de 20%.

Un an plus tard, le fonds d’investissement et actionnaire d’OWNI, Avenport, révèle que le modèle économique du site n’est pas suffisamment rentable, et souhaite le transformer en prestataire d’applications pour les entreprises et les médias. 

 

OWNI envisage alors une fusion avec Usbek & Rica, un trimestriel papier. Jérôme Ruskin, qui en est le fondateur, argumente l’envie de prendre une direction commune, au vu des lignes éditoriales sur l’innovation et la culture numérique, et des supports complémentaires entre les deux médias. Cependant, l’accord annoncé pour fin Juillet est infructueux.

La fermeture d’OWNI est rapidement annoncée fin Décembre 2012. Guillaume Dasquié, rédacteur en chef de l’époque, explique : « Owni a imposé en France la pertinence de nouvelles pratiques journalistiques, en permettant de donner du sens à des données très grandes. C’est ambitieux mais ça coute cher à fabriquer. »

En dernier recours, les salariés du site tentent de mettre en place un système d’abonnement payant, similaire à celui de Mediapart ou Rue89, mais il est trop tard. OWNI, l’Objet Web Non Identifié, est toujours accessible en ligne, mais plus rien n’a été publié depuis le 14 Décembre 2012.

Laisser un commentaire

*

*

0

Your Cart